Le jardin voyageur
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Né pendant le confinement, le projet Duplex emmené par Didier Laloy et Damien Chierici sort son premier album Maelstrom le 27 janvier 2023. A cette occasion, et avant leur venue à la MCFA le 17 février 2023, nous sommes allés les voir en studio pour en savoir un peu plus sur ce tout nouveau groupe de la scène belge !
Pouvez-vous présenter Duplex ?
Damien : On est quatre dans la bande. Au départ, on s’est rencontrés il y a quatre ans avec Didier autour d’un projet qu’on ne voulait pas faire, Folk Nevermind. Un ami était venu nous chercher pour faire des reprises de Nirvana à l’accordéon et au violon et moi, je m’étais dit que je ne ferais jamais de groupe de reprises de ma vie puis finalement… on l’a fait. Dès qu’on a joué ensemble, il y a eu un petit crush musical donc on a voulu créer notre propre projet. On est donc partis du « Tour du monde en 80 jours » de Jules Verne pour proposer un tour du monde en 80 minutes. Ça nous permettait de faire plein de styles de musique et de brasser plein d’ambiances. Il y a ensuite eu le confinement donc on s’envoyait des titres par Internet et dès que ça s’est terminé, on avait envie de faire de la musique mais plus par ordinateurs, mais en ayant des vraies personnes avec nous, une vraie batterie et des vrais claviers. On s’est donc retrouvés avec Olivier à la batterie et Quentin aux claviers. Sortir En amenant ce côté pop-rock, c’était une volonté aussi de sortir du côté plus traditionnel dont Didier a l’habitude. On voulait une sonorité particulière, c’est pour ça qu’on s’est dirigés vers ces arrangements.
Vous êtes dans deux univers différents Didier et Damien, comment avez-vous fait pour les marier ensemble ?
Didier : A la base on vient d’univers très différents mais avec des instruments qui se retrouvent puisque l’accordéon et le violon sont les instruments phares de la musique du monde. Damien a toute une expérience dans la musique pop rock (liégeoise en particulier) et moi, dans ma carrière, j’ai accompagné pas mal de chanteurs pop donc on avait ces univers en commun. Ça a été évident assez rapidement d’aller dans cette direction. Damien joue très bien du violon mais il joue aussi très bien des pédales car sous ses pieds il en a toute une série qui permettent de transformer ses sons pour donner un côté plus orchestral ou électro par moments.
Damien : Et pour ce projet j’ai été encore plus loin parce qu’on joue une majorité des chansons au clic en live, j’ai pu me permettre d’avoir les pédales qui changent automatiquement donc ça me permet d’aller plus loin dans le trip avec des loops qui se font toutes seuls par exemple. C’est un deuxième instrument quelque part ! Je joue parfois autant de mes pieds que de mes mains. Didier aussi a des pédales aux pieds maintenant. C’est l’idée d’arriver à sortir d’autres sons de nos vieux instruments comme mon violon par exemple qui a 170 ans.
Si vous deviez citer quelques influences, quelles seraient-elles ?
Damien : J’adore Snarky Puppy personnellement !
Didier : Moi je ne saurais pas citer d’influence mais il y a quelques morceaux qui résonnent avec Gotan Project. Il y a quelques réminiscences avec ce groupe, même s’ils étaient plus softs que ce qu’on fait ici.
Damien : On nous a dit aussi Ibrahim Malouf, c’étaitun vrai plaisir parce que j’aime vraiment beaucoup son travail. C’est vrai qu’il a cette sorte de cross-over en faisant du jazz qui tape parfois comme du rock à certains moments, comme ce qu’on fait. Si à notre niveau on peut dire qu’on s’en rapproche déjà un peu, c’est super ! Sinon, dans les influences, il y a parfois le côté celtique, pop…
Didier : Si on parle d’influences du répertoire, on est partis pendant le confinement du roman de Jules Verne « Le tour du monde en 80 jours » donc quand on composait, on se donnait des destinations.
Damien : On voyageait grâce à ça.
Didier : Il y a un morceau inspiré par la musique cubaine, un autre par la musique des Balkans donc notre musique est inspirée par différentes régions du monde.
Damien : Il y a aussi un petit côté Yann Tiersen dans « Valse de Ouessant ».
Vous faite de la musique instrumentale, qu’est-ce que ça change dans votre façon de travailler par rapport aux chansons plus « conventionnelles » avec des paroles ?
Quentin : On n’est pas pris par les formes habituelles qu’on a avec des chanteurs où c’est couplet et refrain, ici c’est plus ouvert. C’est parfois des chansons qui se développent sur quatre ou cinq parties différentes.
Damien : On n’est pas obligés de retenir les paroles ! (rires)
Didier : j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de plus exigeant aussi parce qu’il n’y a pas le texte sur lequel notre attention peut être portée. La musique ici n’est pas au second plan, tout est axé sur ça. Il y a une exigence des arrangements parfois plus riches, ou même trop riches parce qu’il arrive qu’on en fasse trop.
Damien : C’est vrai qu’une chanson chantée guitare-voix ça tient la route. Si je fais la mélodie tout seul au violon, ça va peut-être moins tenir la route. Ici on se complète tous, on imbrique le puzzle pour que ça puisse tenir la route.
Comment on raconte des histoires sans paroles ?
Didier : Pour moi, la musique raconte quelque chose. Quand on a composé en fermant les yeux, on a déjà voyagé ! Je me raconte souvent l’histoire d’une petite mouche qui voyage en passant au-dessus du paysage, j’essaye en composant d’avoir ces éléments dans ma musique. Tout le monde ne les voit pas évidemment donc entre les morceaux, on parle pour donner quelques clés et après les gens voient ce qu’ils veulent.
Damien: Musicalement, il y a des trucs très typés. La musique balkanique par exemple, c’est une manière de placer les notes qui fait peut-être penser à des films qui se passent là-bas. Un piano droit peut nous emmener à Cuba sans qu’il n’y ait Buenavista Social Club derrière. On y est dans l’esthétique du morceau. Ce sont des esthétiques de pays, d’influences, de musiques traditionnelles de chaque pays même si ce sont des compositions. Il y a peut-être ce côté influencé par tel coin du monde, ce qu’on en imagine.
Damien, tu as dit que Didier t’avait appris à utiliser le silence dans ta musique. Qu’est-ce que tu entends par là et quelle est la place du silence dans ta musique maintenant ?
Damien : Je ne sais pas qui a écrit cette phrase mais je suis sûr que c’est Didier qui a dit ça pour dire qu’il me l’avait appris (rires). Non, c’est vrai que Didier adore le silence et moi j’ai parfois tendance à en faire trop, à rajouter des couches, alors que lui est plutôt du genre à en enlever. Il m’a appris à s’écouter plus et à revenir parfois à presque rien pour que, quand ça revient, le moment d’après soit plus important. C’est s’effacer pour mieux revenir en gros ! C’est quelque chose qui vient avec la maturité aussi. C’est utile ici mais ça me sert dans tous mes groupes en fait.
Didier : Même sa femme m’a dit qu’elle appréciait parce qu’il parle beaucoup à la maison ! (rires)
Vous faites tous partie de plusieurs formations en plus de Duplex, comment vous faites pour jongler entre tous ces projets ?
Didier : le clonage !
Olivier : Des remplaçants à former, être organisé avec son agenda et pour le reste, il y a 24h pour tout le monde.
Damien : C’est vrai que dernièrement, on n’a pas trop eu ce problème avec le Covid parce que c’était beaucoup plus calme. C’est maintenant que ça va revenir parce que tout le monde était dans l’embouteillage qui est en train de se terminer. Pour le moment, touchons du bois, ça va ! Maintenant, il y aura des projets où ce sera plus facile d’être remplaçable que dans d’autres, comme partout.
Didier : Comme tu dis, il y a des projets que j’aime beaucoup mais qui ne sont pas prioritaires donc où j’ai des remplaçants. Les projets où il y a mon nom en plus grand, par contre, je dois être là sinon le projet ne se fait pas. Sinon tant pis, on reporte. Les agendas sont parfois à deux saisons pour certaines salles qui ont vraiment envie de nous avoir.
A quoi devons-nous nous attendre sur scène pendant la tournée de Duplex ?
Damien : De l’énergie, ça c’est sûr ! Quatre marins dans le vent. (rires)
Quentin : Des bonnes blagues.
Damien : Un voyage à travers la musique, des petites anecdotes… On va raconter au public notre voyage imaginé pendant ce Covid avec parfois des vrais voyages qui font partie de ces chansons. Ce sera un moment de partage.
Didier : Et pour aider à voyager, on travaille avec Michel de Bock aux éclairages et une mise en espace qui a été faite par Eric de Staerck. Ce n’est pas du tout du théâtre, mais pour aider à imaginer et rêver, Michel et Eric nous ont aidés ainsi que Poney Gross, notre producteur, manager et guide spirituel (rires).
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