Mohaxime : un scolaire contre les préjugés
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Après le succès de la première salve d’ateliers et de représentations, le projet « Trouver son clown » vient de reprendre au Studio des Carmes avec l’emblématique Joseph Collard. Quelques semaines avant leurs représentations publiques, nous avons rencontré Corentin, l’un des participants fidèles, afin d’échanger sur son expérience et celle de ses camarades.
Deuxième édition de « Trouver son clown » avec Joseph Collard. Comment est née cette envie de relancer le projet ?
L’envie venait de toute la troupe de la première édition ainsi que de Joseph. Cette année, on voulait peaufiner ce qu’on avait appris l’année dernière pour pouvoir de nouveau proposer un spectacle début mars. On a moins de séance parce qu’on a énormément appris l’année passée, même si on a de nouveaux collaborateurs qui ont déjà touché à la scène, qui avaient un passé dans le théâtre. Ils apprennent en même temps que nous de nouvelles techniques. C’était donc une envie commune.
En quoi est-ce différent de la saison dernière ?
On a repris les bases de l’année dernière sur bases du mime mais aussi des temps qui sont importants pour le clown : pouvoir contrôler tout ce qu’on fait sur le plateau, ne pas faire n’importe quoi parce que c’est du rythme. On a aussi reçu une petite formation de mime de la part d’un ami de Joseph, Olivier Taquin, qui fait partie de la troupe des Frères Taquin. On a appris des techniques super intéressantes que l’on pourra utiliser en tant que clowns lorsqu’on présentera le spectacle. Le but, c’est que chaque clown puisse passer une ou deux minutes seul sur scène avec une petite histoire à raconter en amenant cette partie clown et mime. Il y aura des solos mais aussi des passages en groupe parce qu’il y a toujours une bonne énergie en duo ou trio. On aura également des situations où on sera tous en groupe sur scène.
C’est de nouveau Joseph Collard aux manettes du projet. Comment se passe le travail quand on a déjà travaillé pendant un an avec lui ?
Quand il nous donne des choses à faire sur le plateau, on assimile plus vite que lors de la première année. Au début, on ressentait qu’on était là pour travailler et maintenant qu’on a l’habitude, on connaît sa technique donc quand il nous dit quelque chose, on ne doit pas commenter en disant « oui » ou « non », il nous donne une consigne, on le fait, on l’applique. On travaille donc plus efficacement d’autant plus que la majorité des personnes qui sont là l’étaient déjà l’année dernière.
Quelle est la chose la plus importante pour être un bon clown ?
C’est de savoir que le ridicule ne tue pas, surtout ! Parce que du ridicule, on peut tourner des choses en génie. D’une simple histoire qu’on va amener sur un plateau, on n’en sait pas la fin et il faut savoir se laisser emporter et aller chercher des choses en nous (généralement de l’enfance) qu’on ne ferait normalement pas en tant qu’adulte. Être quelqu’un d’autre sur le plateau, c’est aller chercher des choses à proposer au public. C’est là qu’on arrive à des techniques de clown très intéressantes. Et la méthode que Joseph nous apprend, ce n’est pas de faire le clown « pouet pouet » avec le nez, c’est vraiment quelque chose de rythmé comme de la musique, c’est « je sais ce que je fais, je sais ce que je vais faire mais je ne sais pas où je vais arriver à la fin de l’histoire. »
Vous avez eu cours avec Olivier Taquin, en quoi le mime et le clown sont complémentaires ?
Pour moi, c’est par rapport au rythme. Il nous a appris par exemple à tirer une corde ; dans le mime, il faut permettre au public de s’imaginer que je tire une corde, qu’elle est tendue, qu’il y a une tension, un objet qui pend… Il faut donner cette sensation au public. C’est un rapport très direct et intimiste au clown. Celui que Joseph nous apprend, ce n’est pas celui traditionnel du cirque, c’est vraiment le clown qui sait qu’il fait et qui en mesure les gestes. Le mime est étroitement lié à ce travail.
Peut-on envisager une troisième édition du projet ?
J’aimerais bien ! Encore une fois, les personnes qui nous ont rejoints ont déjà fait de la scène et ce spectacle de classe ouverte avait plu l’année dernière. On refait la même chose donc on verra si Joseph et la MCFA sont d’accord pour relancer ça et aussi s’il y a des candidats pour.
Tu aurais une anecdote marquante par rapport à ces deux éditions que tu voudrais partager ?
Un point très positif, c’est que chaque personne est hyper impliquée. Il n’y en a pas un ou une qui vient juste pour passer son temps. On sent que le travail que Joseph nous donne, beaucoup de personnes, même celles qui n’ont pas forcément fait de scène avant, l’appliquent réellement. Ce qu’on a appris l’année dernière, c’est encore en nous et on l’applique toujours aujourd’hui. Quand on a fait le spectacle en 2023, des personnes n’étaient pas confiantes ou à l’aise à l’idée de monter sur scène et quand on les voit jouer c’est génial ! C’est pour ça que je dis que le ridicule ne tue pas et qu’il faut y aller. C’est une anecdote hyper positive de la première édition et qui se retrouve aussi dans la deuxième.
Si tu devais convaincre quelqu’un de venir en quelques mots, tu ferais comment ?
Déjà, il ne faut pas avoir peur de venir se produire seul devant un public et de se dire « oh mon dieu je suis ridicule ». Avoir un nez rouge permet de sortir de sa propre personne, de se dire « je suis quelqu’un d’autre, je joue quelqu’un d’autre donc je ne suis pas ridicule, c’est le clown que je joue ! » Avant de jouer, on sous-estime souvent l’apport des idées qu’on peut amener. De ce que je vois jusqu’à présent, il ne faut pas forcément des idées extraordinaires pour faire des bonnes histoires. Pour les personnes qui veulent tester, timides ou introverties, faire de la scène, surtout en clown, ça permet de s’extérioriser et de montrer son côté extraverti tout en restant sa propre personne. C’est une très belle expérience qui permet de sortir de ce cadre normal et de faire un peu de cirque.
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